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Nom du blog :
accent
Description du blog :
Carnet de route dans les rues du ViêtNam... auprès des gens, quoi... :)
Catégorie :
Blog Tourisme et Voyages
Date de création :
04.11.2008
Dernière mise à jour :
26.11.2008

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Viêt MAN

Viêt MAN

Publié le 08/11/2008 à 12:00 par accent
Viêt MAN
Questions de vocabulaire, interot écrite : Than (l'élève)

La pollution : les personnes, les gens
un réfugié : quelqu'un qui fait des catastrophes naturelles.
Un humaniste : personne dont le travail est de faire rire les gens.

:)

Nouvelles rencontres : Cuong, Dan, Kinh, Lem, Than, Thien...
Cuong et Kinh ont grandis en Amérique, donc ils parlent très bien anglais. Et me font progresser le mien. Ils assurent qu'ils comprennent tout ce que je dis, et on peut aborder des sujets plus profonds sans que je me sente handicapée. On s'est pris moult fou rires avec Cuong, sur tous les problèmes que pouvait accumuler un étranger au Viêt Nam... :)
Et il y en a ! On a dressé le portrait du malchanceux de base, et... Quelque part, il me ressemblait un peu ;)

Dan travaille dans la rue, il tient une boutique de je-ne-sais-quoi, et de personne-ne-sait-quoi, il se trimbale parfois avec des balances, parfois avec du marbre, ou du cuivre, et d'autres fois il porte un casque de chantier et vend des cafés dans la rue... :)
Ils sont fous, ces vietnamiens... !
Ce sont des débrouillards hors paire. Avec toutes les chutes qui traînent dans la rue, ils sont capables de te bâtir une maison, de réparer ta moto, d'inventer deux nouveaux pneus avec du bois s'il le faut... Ils mixent toutes les trouvailles, et font un patchwork merveilleux qui, rouillé, sale etc., fonctionne.
Leurs œuvres, c'est leurs vies.
Quand je me balade seule, je suis toujours hallucinée des idées qu'ils ont. Ils jouent au tétris en permanence, et avec tout. Autant pour faire tenir tout le monde autour d'une table, que pour mettre tout le monde sur la moto (un devant, un debout sur les épaules, un en amazone, un assis sur les pieds de celui en amazone, ...), que pour ... Pour tout...
Ils jouent au tétris sur les routes, un coup de klaxon ou un mort si ça s'imbrique mal, ils calculent la distance/ la vitesse des autres avec la 3D de leur urgence ou non à passer...

Lem est un petit sé om... Il a 19ans tout juste sonnés au pied du lit.
Et il passe ses nuits à attendre dans la rue que quelqu'un ait besoin de ses services.
Moi, je passe une heure tous les soirs à attendre avec lui...


Quant à Than, c'est le copain de Vikking...
On est allés boire un verre, lui, Vikking, Tuyên et moi, l'autre soir.
Parce que les 2 ne travaillaient pas au Go2 ce soir là.
Et qu'ils m'ont invité. Ils sont venus me chercher à la grille de mon école, après les cours.
Ca m'a fait sourire. J'avais autant hâte que mes élèves que le cours se finisse.
J'ai couru aussi vite qu'eux pour sortir...
J'étais aussi heureuse de m'éloigner.
On a parlé, on a beaucoup ris. Ca devient fréquent, maintenant.
Le stade passé des mots perdus, des mots oubliés, du dictionnaire obligatoire.
Le rire devient l'ami, juste derrière la porte.
On peut jouer, maintenant. Tous ensemble, autour de la table...
On peut trinquer en bon anglais, en petit vietnamien, en français maladroit.
On s'apprend, peu à peu.
Vikking et Tuyên m'ont fait me rapprocher des autres serveurs, aussi.
Ils connaissent tous mon nom. Me tapent tous l'épaule.
Me font tous des blagues, s'approchent de moi pour me parler, me prennent même dans leurs bras.
Pas d'amitié ambigüe.
Au contraire, la plus simple et la plus saine que j'ai jamais connue...
Ils se jettent tous sur mes cheveux, quand j'arrive.
Me frottent la tête, parce que ça les fait rire.
Me prennent la main pour m'escorter au bar.
C'est pas que je suis une bonne cliente, je bois presque rien.
J'ai plus d'argent, en plus.
C'est qu'on rigole bien, c'est tout...
Je ne suis pas la reine. Je suis leur amie. C'est encore mieux.

Than m'a invité à aller dans sa maison, un jour.
Peut-être le week-end prochain.
Il veut que je vois sa campagne.
J'avoue, elles me manquent, mes montagnes...
Juste le paysage, si beau, si pur, l'espace si grand, l'air si transparent...
Les arbres, en bouquets dans les forêts, les animaux, les lacs...
Ma hantise, c'est noël.
Je sais qu'à l'école, je serai seule.
Mathilde me dit que c'est sûre que quelqu'un m'invitera.
Comme pour la fête du Thêt, le nouvel an chinois, fin janvier.
C'est trois jours de festivités, apparemment incroyables.
Math' me dit que là aussi, c'est sûr que l'on m'invitera.
Que c'est naturel pour eux d'inviter les étrangers chez eux.
Surtout pour les fêtes.
J'avoue, j'attends qu'on me demande comme on attends une demande en mariage, ou une invitation au bal de fin d'année...
Si personne ne le fait, je dédramatiserai noël :)


Thei est un tatoueur, qui roule en Harley :)
Il y en a quelques uns, comme ça, qui sortent du lot...
Il y a Sue, une fille, qui rap... Superbement bien!
Il y a 2 bonhommes, je ne connais pas leurs prénoms, qui font du hip hop au 3ième étage du Go2, je les ais vu une fois... :)
Sinon, dans l'ensemble, tout le monde se ressemble assez.
Il y a la mode, pour ceux qui peuvent : le classique. Chemisette, jean.
Il y a le coton, pour les autres. N'importe quelle couleur, et n'importe quelle taille.
Les tongs pour tout le monde, avec dans le placard les converses pour ceux qui en ont les moyens...
Ils sont tous maigres, pauvreté ou mode selon les milieux.
Ils sont tous beaux, soit comme blessés de guerre soit comme mannequin...

Le quartier 3, district le plus touristique, rassemble tous les écorchés physiques : brûlés, mutilés, handicapés, se retrouvent sur les trottoirs à pencher le chapeau. Avec, bien entendu, les enfants qui dansent devant, s'ils ne crachent pas le feu.
Ils vendent des chewing-gum, des mouchoirs, des morceaux de tongs trouvés un peu plus loin, des centimètres de plastique, des magazines vieux de plusieurs années, ...
Et les touristes font des photos.
Jeu malsain à deux rôles pervertis.

J'ai pu parlé avec un investisseur Italien. On s'est croisé, hasard des chemins, dans un hôtel 5 étoiles (mais qu'est ce que je faisais là bas !?) Non, je n'allais pas aux toilettes. C'était Trang, mon amie, qui m'avait invité à passer la soirée avec elle.
Comme toujours, j'avais accepté.
Elle était arrivée pour me prendre, avait rigolé, m'avait dit "Baby boy, do you have some other clothes ?"
Je lui avais demandé pourquoi. Elle m'avait dit qu'elle m'emmenait à une rencontre d'investisseurs. Je lui avais dis que je l'attendrais devant. Elle avait insisté. Je lui avais dis que je n'aimais pas, elle avait encore insisté.
Elle m'avait fait ses yeux encore plus noirs que d'habitude.
J'avais cédé.
J'étais monté, j'avais essayé de faire un effort.
Au lieu de mon tee-shirt bleu qui virait au jaune et au noir à cause de la saleté, j'avais trouvé un tee-shirt blanc qui jaunissait à peine.
Au lieu de mon pantacourt large qui sentait le moisi, j'avais déniché un pantacourt large qui sentait juste l'humidité.
J'étais redescendue, fière.
Elle m'avait accueillie en rigolant.
Elle m'avait prise avec elle, on était parties.
Un italien, une vietnamienne et une française qui parlent anglais, c'était quelque chose.
Pendant qu'ils buvaient du thé, je demandais une bière.
Très polie. Sous le regard bienveillant de Trang.
Je parlais Vietnamien aux serveuses, elles me parlaient français. Aussi mauvais l'un que l'autre, c'était parfait.
Et puis on s'est assis, ce fut autre chose.
Ils ont commencé à critiquer la circulation. Je n'ai rien dit.
J'ai fais le sourire bête qui était attendu de moi.
Mais il m'a demandé mon avis. Fallait pas me titiller; en tous cas pas insister.
Je lui ai dis ce que je pensais.
Il a dit que c'était intéressant. Trang a dit que j'étais quelqu'un de très spéciale et de très drôle. Je me sentais un peu comme le petit jouet pas crédible.
Mais ils me redemandaient mon avis, pour chaque sujet.
Et, pour chaque sujet, je le donnais.
Comme on donne la paté au chat quand il miaule.
Sans convictions, sans intérêt particulier.
On répond à une requête.
Sauf que là, il a parlé de son travail.
C'était plus pareil.
Je me suis assise par terre, manière de dire, et j'enlevais les puces du chat qui n'en demandait pas tant. Qui voulait juste remplir son ventre, qui voulait pas tant de soins.
Mais le spontané, parfois, ça donne plus que ce qu'on demande.

Je leur ai dis que moi j'avais peur des gens comme lui.
En toute politesse.
Avec le même sourire niait, qui camouflait tout juste mes dents.
Qui, je le crois, laissais juste briller mes canines à chaque mot, juste pour inquiéter.
Mais restait poli, courtois...
Je sais jouer à leurs jeux, moi.
Je lui ai dis qu'il venait donner nos besoins à des gens qui en avaient d'autres.
Qui n'en n'avaient peut-être pas, même, au début.
Je lui ai dis qu'il n'y avait pas plus étrange qu'un étranger.
Que son travail, c'était de recréer nos problèmes.
Et vous savez ce qu'il a eu le culot de me dire, ce con ?
"Oui, vous avez raison, mais on a le temps ! On a bien 30 années devant nous, avant qu'ils aient les mêmes problèmes que nous !"
Je me suis levée.
J'ai voulu partir.
Je me suis rassise, pour Trang.
Mes yeux, par contre, c'étaient plus les mêmes.
J'étais prête à chialer.
Il avait gagné, le con.
Je suis encore une petite joueuse...

A la sortie de l'hôtel, Trang : "Zoé, we are friends, right?"
"Right, of course"
"If you were worry about something, you'll tell me, right?"
"Right", dis-je en caressant la serrure, sur ma gorge...

:: Les commentaires des internautes ::

marsipudastroumpfff le 13/11/2008
yo ! dit, ca fait quelques jours qu'on à pas eu de tes nouvelles...t'as pas rejoint la cause des investisseurs italiens au moins ? ca va chier sinon...